Iphigénie en auto - 31 janvier 2012

Iphigénie en auto à Premier Acte

Comme le dit Lynda Lemay dans sa chanson Pas de mot : « Quand on perd ses parents, on s’appelle orphelin, quand on perd son mari, on s’appelle veuve, mais quand on perd son petit, c’est évident, il n’y a pas de mot », la pièce Iphigénie en auto de Maxime Robin présentée à Premier Acte jusqu’au 10 mars traite de cette perte d’un enfant et de l’éclatement de la famille.

C’est sur une scène dépouillée avec un grand tapis de circuit d’autos pour enfants et des caisses de lait que la pièce Iphigénie en auto se construit. Pour sa première création, Maxime Robin a choisi d’adapter la pièce l'Orestie d'Eschyle en se basant sur un fait divers : un père de famille qui oublie son bébé dans son siège d’auto. Ainsi la pièce raconte le drame de cet oubli qui cause la mort par Agamemnon (Nicolas Létourneau), ses remords qui le poussent à partir à la guerre pour défendre son pays en abandonnant sa famille : sa femme Clytemnestre (Catherine Hughes) qui s'enfonce dans la dépression, incapable de lui pardonner et ses autres enfants, Électre (Jeanne Gionet-Lavigne) et Oreste (Lucien Ratio) qui se sentent abandonnés entre une mère absente psychologiquement et un père absent physiquement.

La mise en scène de Maxime Robin, assisté de Jean-Michel Girouard, est vraiment originale puisqu’ils utilisent plusieurs éléments de la vie quotidienne pour recréer des éléments sur scène, ainsi la pluie est évoquée par le passage d’un personnage avec un parapluie alors que les autres vident des bouteilles d’eau sur le parapluie. Tous les accidents de voitures sont recréés par les voitures en jouet et les jeux de lumières agrémentent la pièce. À noter aussi, l’intégration de plusieurs chansons dans la pièce avec les voix magnifiques des deux comédiens : Lucien Ratio et Noémie O'farrell et les autres qui forment un chœur.

Les comédiens, issus de la relève de Québec, livrent ici une performance marquante, mention spéciale à Catherine Hugues pour les émotions qu’elle a su faire passer et à Lucien Ratio pour avoir su recréer la rage et la fureur de son personnage. Cependant, tous les comédiens méritent une ovation pour leur jeu, un moment de théâtre des plus intéressants. Certes, Iphigénie en auto est une pièce touchante, qui laisse sa marque dans nos cœurs, une première création qui laisse présager une brillante carrière à Maxime Robin.

À voir absolument à Premier Acte jusqu’au 10 mars.

Valérie Côté