Les Intouchables - 31 janvier 2012

 

INTOUCHABLES

Cinéplex Odéon Beauport

À la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement. Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra? Intouchables.

Un film qui aurait pu tomber dans le mélodrame mais le réalisateur a su le rendre plus léger. Par exemple, une seule scène où un ami lui dit ses craintes face à son nouveau thérapeute suffit pour nous faire comprendre les préjugés de son entourage face à Driss. Plutôt que de nous montrer encore et encore des scènes où Philippe doit justifier son choix, on a choisi plutôt de nous montrer pourquoi il a pris une décision aussi inattendue.

C’est l’histoire d’une amitié entre deux hommes qui n’aurait pas pu exister en d’autres circonstances mais qui lorsque les chemins se sont croisés une amitié indestructible s’est développer.

Deux êtres qui ont chacun leur vérité devront s’ouvrir au monde de l’autre. Une histoire banale mais racontée avec une originalité et une délicatesse qui sort des sentiers battus. On ne surligne pas au crayon gras les malheurs et les difficultés des protagonistes, on joue plutôt sur leurs différences et leurs similitudes. Par exemple : ils aiment la musique et ils cherchent tous les deux à se sortir de leur milieu car ils sont prisonniers de leur éducation et de leur classe sociale. Mais ils sont à des années lumières dans d’autres sphères de la vie. Un aime le danger, l’autre cherche la sécurité à tous prix, Driss extériorise ses sentiments facilement alors que Philippe est plus réservé.

On se doute de la fin du film mais le chemin pour y arrivé est tellement jouissif que ça vaut le détour.  Les deux comédiens offrent une performance digne d’un César (qu’Omar Sy a d’ailleurs reçu). Une heure cinquante-deux minutes sans aucune longueur, que du plaisir. Les émotions sont multiples : ont ri, on est touché, on réfléchit.

Un film à voir absolument pour se changer des films à grands déploiements avec de nombreux effets  spéciaux. Juste une belle et bonne histoire.

En salle dès le 13 avril 2012.

Lyne Laroche