Entrevue avec Fabien Cloutier - 16 janvier 2016

 

Entrevue avec Fabien Cloutier

Auteur, conteur, metteur en scène, comédien et humoriste

Depuis Watatatow, le beauceron en a fait du chemin.

Il nous présente son premier one man show Assume

Et il nous parle de son implication avec le Centre de Pédiatrique Sociale de Québec

Il ne joue pas à la vedette, il est simple et inspirant !

 

Lyne : Allo Fabien, c’est la toute première fois qu’on se rencontre, mais je dois t’avouer que je te suis déjà depuis longtemps. J’ai vu tes deux premiers spectacles dont Scotstown (prix Coup de cœur des festivaliers du volet Zoofest du Festival Juste pour Rire) et Cranbourne qui a été (qualifié de « tour de force » par la critique et finaliste au Prix Michel-Tremblay comme Meilleur texte porté à la scène) que j’ai adoré en passant. Enfin, tu nous reviens avec ton premier one man show Assume, ou la critique est unanime. C’est vraiment bon, c’est un show de haut niveau de qualité. On dit de ton show que les gens ont l’impression que tu leur parle personnellement. Comment tu te sens avec tous ses bons commentaires ?

Fabien : Je suis vraiment content. Puis tant mieux, c’est ce que je souhaitais que le public se sente interpellé, puis qu’il embarque dans une affaire en ayant l’impression que je leur dis Tu. Ce tu là, il est important, mais il y a aussi un Nous. Je pense que si ce show d’humour remet des trucs en question, que ce soit au niveau de la société ou des comportements, faut que ca soit Nous.  Faut que tu te moques un peu de toi aussi, pour que le monde ait l’impression que tu t’adresse à eux. Oui des fois le personnage de Fabien Cloutier sur scène, il peut décider de cogner sur certaines affaires mais en bout de ligne, c’est la remise en question qui est bien plus collective. Tu sais, il faut passer par l’individu pour arriver au collectif.

Lyne : Les gens te connaissent aussi pour tes rôles à la télé Dans Les beaux malaises ou tu excellais dans le rôle de Marc-André, le frère de Martin qui est un traumatisé crânier. Aussi dans Les pays d’en haut ou tu es le frère d’Alexis Labranche et dans Boomerang, ou tu incarne le rôle de Sylvain, qu’on apprend à aimer un peu plus à chaque semaine. Ta carrière va super bien, tu as remporté plusieurs prix, puis là, tu décides de faire un premier one man show. Dis-moi, qu’est-ce qui a été l’élément déclancheur?

Fabien : Je voulais remonter sur scène seul et j’avais envie de me tasser du personnage de Scotstown et de Cranbourne. Oui, j’avais envie de faire un show d’humour et ultimement, je pense à quand j’étais jeune, j’écoutais les Bleus Poudre, RBO et Daniel Lemire qui étaient mes idoles alors c’est tout ca qui m’a donné le goût de la scène. C’était beaucoup plus ca que le théâtre alors je reviens à mes anciennes amours. Mais en le faisant à l’âge que j’ai, puis avec le bagage que j’ai, aujourd’hui, je le fais vraiment comme j’en ai envie et après ca qui m‘aime me suit. Tant mieux si je vends des billets car c’est beaucoup plus le fun, une salle pleine qu’une salle à moitié. Dépendamment de ou le public te connaît, les gens arrivent tous avec des attentes, c’est impossible de répondre à toutes ces attentes. Ce show-là, ce n’est pas la suite de rien de ce que j’ai fais auparavant.

Lyne : Tu es le gars qui n’a jamais eu peur des mots, on s’entend, si je te demande de me parler un peu de Assume ?

Fabien : C’est difficile de parler de son travail, mais oui il y a une certaine charge sur l’immobilisme contre la peur, le besoin de faire partie d’un groupe, le manque de confiance qu’on peut avoir envers nos idées qui peut se traduire en une façon aussi simple que, d’aller dans un magasin, l’acheter parce c’est ce que le monde achète le plus, en se disant,si c’est ca qui est vendu le plus, ca doit être parce que c’est le plus beau. Si nous ne sommes pas capables d’aller au bout de nos goûts, jusqu’ou va-t-on aller ? Je monte sur scène avec des histoires et avec une espèce de folie, une dérape qui va en gros parler de toutes ces affaires-là, mais dans le concret, il y a bien plus de folies que ca.

Lyne : Quelle est la réaction des gens quand tu es sur scène ?

Fabien : Les gens se tapent sur les cuisses, je l’ai laisse rire pendant un bout de temps. Oui des fois je surprends, oui des fois j’entends des gens qui sont assis dans la première rangée dirent ‘’mon dieu ca pas de bon sens’’, mais avec le sourire. Je trouve cela très drôle. Oui, des fois c’est sans sourire, mais ils se rendent compte assez rapidement qu' il y a un deuxième degré, puis qu’ils peuvent se permette de rire de cette chose-là.

Lyne : Ton rôle dans Les beaux malaises, a-t-il été un fil conducteur pour écrire Assume ?

Fabien : Non, tu sais la télévision, ca permet d’être connu des gens. Ensuite le public développe une curiosité sur ton travail parce qu’ils te connaissent tout à coup à travers, la sphère de la télé. On ne peut pas snober ca, on peut juste en être content, puis en profiter. Si les gens aiment le comédien, ca leur donnent aussi le goût de voir ce qu’il fait d’autre. Il y en a qui font des sauts très positifs et d’autres qui ont l’impression que je les bouscule un peu. J’ai un public très bigarré, dans mes shows, il y a vraiment un public de tous âges, tu sens aussi qu’ils y a des gens qui arrivent vraiment de places différentes et ca, c’est vraiment l’affaire qui me fais le plus plaisir. De me rende compte, que je peux parler à plusieurs personnes, je suis content car à partir du moment ou tu parles juste à un petit groupe ou juste à ta gang, et bien à un certain moment donné, tu te parles tu seul et ta pensée ne circule plus..

Lyne : Quand tu fais de la scène, le contact avec le public est instantané tandis qu’à la télé c’est différent. Est-ce que tu en préfère un plus que l’autre ?

Fabien : Quand tu es sur scène c’est ca qui est le fun, c’est là que ca se passe en direct. Tandis qu’à la télé, des fois tu as enregistré l’épisode, ca fait déjà presqu’un an et les gens t’en parlent. Ce matin, il est seulement 9h15, et j’ai rencontré au moins une dizaine de personnes qui m’ont dit bonjour et qui m’ont reconnus.

Lyne : Juste vous dire que dans le petit café ou nous étions, un monsieur s’est avancé vers nous et avec un beau sourire a dit : Je ne veux surtout pas vous déranger, Fabien, mais je veux juste vous dire que j’aime beaucoup ce que vous faites. Et Fabien l’a remercié comme si c’était un bon ami, non il ne joue pas à la vedette.

Lyne : Parles-moi de ton implication avec le Centre Pédiatrique Social de Québec ? Qu’est ce qui vous unis, toi et Marie-Camille Duquette Pédiatre et cofondatrice du centre.

Fabien : J’ai fais du théâtre et la première fois que j’ai fais de la mise en scène, Marie-Camille était là. J’avais 18-19 ans, elle en avait 16, elle était extrêmement brillante. Nous nous sommes perdus de vue, elle est partie aux études, la vie nous a amené dans des milieux complètement différents, dans des villes différentes. Un jour on m’a invité à faire l’émission Le tricheur et je devais choisir une cause et c’est celle de Marie-Camille que j’ai décidé de choisir, car je savais qu’elle était là.

Lyne : Dis-moi ce que tu as décidé de faire pour le spectacle du 21 février 2017 à la salle Albert Rousseau ?

Fabien : Pour chaque billet vendu, il y aura un dollar qui sera remis au Centre Pédiatrique Social de Québec. Je deviens aussi le parrain de l’organisme, donc cette année je serai là pour la Guignolée, je serai avec les troupes, j’espère être capable de m’engager pour quelques années. Nous commençons tranquillement, et j’espère que nous allons nourrir de grands projets et donner un solide coup de pouce à l’organisme.

Lyne : Pour terminer Fabien, si je te demandais d’inviter le public à acheter des tickets pour ton show Assume, qu’est ce que tu aurais le goût de leur dire ?

Fabien : Ce que je demande au public, c’est qu’il accepte de me suivre à plein de place, car je n’ai pas envie de me stationner toujours au même endroit.

Si les gens veulent rire à toutes les sauces, rire de bon coeur, rire jaune de temps en temps, rire de quelque chose ou de quelqu’un, bref , s'ils veulent passer une belle veillée qui restera j’en suis certain dans leur tête un petit bout temps et bien qu'ils viennent me voir en show.

Lyne : Merci Fabien pour avoir accepté de me rencontrer et j’invite les gens à se procurer des billets, car tu seras en spectacle à la salle Albert Rousseau le 21 février ainsi que le 10 octobre 2017. À noter que le 21 février pour chaque billet vendu, un dollar ira au Centre de Pédiatrie Sociale de Québec.

Marie Camille Duquette Pédiatre et Fabien Cloutier

Pour plus d’informations :

www.fabiencloutier.com

http://www.sallealbertrousseau.com/evenements/fabien-cloutier

Lyne Laroche