J'accuse - 01 janvier 2017

J’ACCUSE

Théâtre La Bordée

Cinq performances exceptionnelles de comédiennes aguerries!

Pour commencer l’année 2017, le théâtre La Bordée met sur les planches des voix de femmes, des paroles qui proviennent de sentiments profonds et intimes.

J’accuse, c’est cinq monologues vibrants. C’est surtout cinq femmes qui luttent contre une société qui les juge. Cinq femmes qui osent crier leur frustration.

Catherine Paquin-Béchard, qui interprète la fille qui encaisse, a commencé la soirée avec un monologue touchant. Une fille qui n’en peut plus de se sentir jugée par les gens qu’elle côtoie dans le métro  et de se faire regarder de haut par ses clientes hautaines.

Puis la fille qui agresse, Catherine Trudeau, propriétaire d’une PME portée à bout de bras, qui en veut aux « BS et à ceux qui se pognent le cul », à ceux qui donnent 20$ à des organismes pour s’acheter une paix d’esprit, mais par-dessus tout elle s’en veut à elle-même de ne pas être assez honnête, fidèle.

« La fille qui intègre » fait son entrée avec un vent de fraicheur. Alice Pascual cherche son âme sœur. Avec humour elle décrit les habitudes, les obsessions et les manies des habitants de sa terre d’accueil. J’ai beaucoup aimé sa naïveté et sa détermination ainsi que les clins d’œil à nos us et coutumes.

Debbie Lynch-White, admiratrice sans bornes d’Isabelle Boulay, invective l’auteure Annick Lefebvre. Elle l’accuse d’exagérer son obsession, son culte à la chanteuse gaspésienne.

Le dernier monologue est celui de la fille qui aime trop. Léane Labrèche-Dor, vit une peine d’amour insurmontable. Debout sur la pointe des pieds, appuyée sur le dossier d’une chaise, comme si elle se retenait pour ne pas tomber, elle nous livre un monologue bouleversant et émouvant.

Les décors et la mise en scène minimalistes laissent toute la place aux monologues riches, intenses et puissants. Les personnages nous bousculent, nous étonnent et nous surprennent, mais avant tout ils nous font réfléchir. Nous ressentons la frustration, les blessures et les déceptions accumulées de chacune d’elles. Un texte et des monologues percutants, qui se terminent sur une note d’espoir et d’amitié.Les comédiennes ont une mémoire phénoménale.Une pièce à voir absolument!

Jusqu’au 4 février 2017

www.bordee.qc.ca

www.theatredaujourdhui.qc.ca

Louiselle LaVoie