Thérese et Pierrette - 20 avril 2011

 

 
(16 mai)

THÉRÈSE ET PIERRETTE À L’ÉCOLE DES SAINT-ANGES

Albert Rousseau

Thérèse et Pierrette sont trois amies inséparables : trois, car Simone, la troisième, timide parce qu’affublée d’un horrible bec-de-lièvre, a pris l’habitude de n’être que le « et ». Elles fréquentent l’école des Saints-Anges, dirigée par mère Benoîte-des-Anges, surnommée « Mère Dragon du yable ». Rares sont les religieuses enseignantes qui osent lui tenir tête, tout comme les élèves d’ailleurs. Le pire advient au trio de fillettes lorsque Simone bénéficie d’une chirurgie plastique gratuite pour reconstruire sa lèvre déformée. Alors que les préparatifs de la Fête-Dieu vont bon train, que les élèves des classes de 6e année participent à l’édification du reposoir, les trois fillettes se butent à l’hostilité de la directrice.

Tirée des Chroniques du Plateau-Mont-Royal, un classique de Michel Tremblay.

La pièce se situe dans un milieu de femmes, en temps de guerre. La vie poursuit son cours (entrecoupé de petits bonheurs) et la pièce souligne les grandeurs et les misères de la vie de couvent pour les sœurs et pour les élèves. Guerres de pouvoir, moments de joie et d’amitié parsèment la vie des sœurs et des petites filles.

Le décor se limite à une clôture de broche qui rappelle la fermeture de la société sur elle-même. Un écran au fond de la scène montre différentes images en noir et blanc, qui nous situent soit au Parc Lafontaine soit dans une classe au couvent et nous aide à suivre l’action. Malgré le minimalisme du décor, il demeure extrêmement efficace. On ressent la l’oppression.

Les actrices sont toutes formidables. On déteste Muriel Dutil dans son rôle de supérieure, on plaint Lucienne qui est rejetée, et on est fière de Simone qui a retrouvé un visage normal et qui ose de nouveaux défis. Chaque personnage est bien typé et en quelques mots on situe son essence. Une mise en scène sobre donne toute la place à l’action.

Une pièce qui nous fait passer par toutes les émotions, aucun temps mort, pas de longueur et malgré la lourdeur du sujet, elle est accessible au grand public. Un moment à savourer et ne manquer surtout pas votre chance de voir cette pièce si elle revient à Québec.

Louiselle Lavoie