L’Empire Bossé - 31 janvier 2012

L’Empire Bossé: Recette du succès???

 

“Les gens ne lisent pas les pages économiques du journal.  Et de toute façon, la population finit toujours par oublier après six mois », dixit Bernard Bossé, le riche homme d’affaire joué par Guy A. Lepage dans L’Empire Bossé, la nouvelle comédie de Claude Desrosiers qui nous avait offert « Dans une galaxie près de chez vous ».  Écrit par le même trio que « Camping sauvage », l’Empire Bossé s’écoute un peu comme un « docu-fiction ».  On suit la vie de Bernard Bossé, avec témoignages et narration, enfant pauvre qui deviendra un des hommes les plus riches du Québec grâce à sa bosse des affaires, ses magouilles (surtout) et son meilleur ami un peu nono, Coco.  On suit donc les hauts et les bas de Bernard, ses amours, ses affaires, avec des témoignages (fictifs) de gens qui l’ont côtoyé, tel George Hébert-Germain, son biographe, Lise Watier, Marcel Aubut et quelques autres qui « témoignent » de la réussite de l’homme d’affaire.

L’Empire Bossé se veut une satire des magouilles et des passes croches des dernières années au Québec.  Sur ce point, à certains moments, on mise juste dans le film avec des scènes qui sont à peine exagérées de la réalité.  Par contre, le plaisir est gâché un peu tout le long du film avec des gags vraiment trop gros : Les chirurgies de la femme de Bossé, le personnage de Coco (Claude Legault) qui est tellement niaiseux, les enfants de Bossé…  Autant les magouilles économiques des différents personnages sont intéressantes à voir, autant le gros crémage qu’on a mis autour vient un peu gâcher le gâteau.

Malgré le fait que le scénario a plusieurs faiblesses, on y retrouve un certain plaisir dans ce film, surtout grâce aux acteurs et à la réalisation.  Je dois avouer que pour ce film, j’ai apprécié le jeu de Guy A. Lepage, dont le personnage est vraiment intéressant.  Après sa piètre performance dans l’Appât, on se réconcilie un peu avec l’acteur qu’il aimerait être.  Bien aimé aussi James Hyndman dans le rôle du rival de Bossé.  Claude Legault y est, pour une très rare fois, un peu décevant dans le rôle quelque peu inutile de Coco et Valérie Blais, qui joue Lise Bossé, est beaucoup trop caricaturale et à la limite, vient un peu taper sur les nerfs.

Bref, l’Empire Bossé ne sera pas la comédie de l’année au Québec.  Agréable?  Certes, surtout si on suit un peu l’actualité.  Mais on sort du film en restant un peu sur notre appétit, se disant que la recette aurait pourtant pu être meilleure…

L’Empire Bossé prend l’affiche le 16 mars.

Marie Lefebvre