Une bouteille dans la mer de Gaza - 31 janvier 2012

Une bouteille dans la mer de Gaza

Un film d’une grande intensité

 

Adapté du roman de Valérie Zenatti, Une bouteille à la mer de Gaza, c’est l’histoire de Tal  (Agathe Bonitzer), une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier piercing, première cigarette, premier amour. Et premier attentat, aussi. Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux « Gazaman » (Mahmoud Shalaby). Va alors débuter un échange de courriels d’abord constitués de doutes, de reproches, d’incompréhension, mais qui va finalement les mener sur le chemin d’une liberté et d’une réconciliation apriori impossibles grâce à la langue française.

 

Le film Une bouteille dans la mer de Gaza est un film d’espoir, de paix et de partage qui montre que les mots peuvent vaincre la cruauté de la guerre. On y voit le quotidien de jeunes Israéliens et de jeunes Palestiniens qui se battent pour survivre dans cette guerre qui tue les gens qu’ils aiment, mais on voit surtout des gens qui aiment, qui veulent que les temps changent et que la vie soit plus douce près de chez eux. Un film bouleversant de réalisme, qui fait passer de la peur au doute en passant par le rire ou la passion. La merveilleuse réalisation de Thierry Binisti en coproduction Canada-Israël et France est fantastique. Un bijou cinématographique qui a déjà remporté les éloges dont le prix du meilleur film à Saint-Jean-de-Luz et la mention spéciale du jury au Festival du film de Rouyn-Noranda.

 

Agathe Bonitzer, à la fois sérieuse et enfantine, donne une belle maturité de son jeune personnage et, face à elle, Mahmoud Shalaby est bouleversant d’une douceur, d’une beauté tranquille et d’une rage mêlées. De grandes interprétations pour un grand film qui verra bientôt encore d’autres prestiges lui tomber dessus. Un film à voir absolument.

Le film est en salle depuis le 23 mars au Cinéma Le Clap.

Valérie Côté