Le dindon - 31 janvier 2012

LE DINDON

Salle Albert-Rousseau

Pontagnac- tout comme le jeune Rédillon- court après toutes les femmes, dont Lucienne, qui se laisserait bien attraper par l’un ou l’autre, si son Vatelin de mari avait au moins l’intelligente initiative d’être le premier à la tromper. Il y aurait alors l’imparable excuse de la vengeance et tout le monde serait content. Mais comme on est chez Feydeau, la tromperie, en dépit des tribulations et des tripotages, ne triomphe jamais!

Le rideau s’est levé sur un magnifique décor de Jean Bard. Des lampadaires chapeautant le salon de Mme et M. Vatelin. Une causeuse à guillotine et un pouf sur roulettes qui donne du mouvement à certaines scènes. Les costumes de Suzanne Harel sont hauts en couleurs et en fantaisie.

Toujours aussi précise et réglée au quart de tour, la mise en scène de Normand Chouinard ne manque pas d’originalité. Avec son amour inconditionnel des comédies, des vaudevilles, des auteurs tels que Molière ou dans ce cas-ci Feydeau, il mène ses pairs à la manière d’un chef d’orchestre. Sous sa baguette experte, pas moins de seize comédiens nous présentent une chorégraphie sans faux pas. Rémy Girard, Véronique Le Flaguais, Alain Zouvi, Linda Sorgini, Roger La Rue, Violette Chauveau, Jean-Pierre Chartrand, Carl Béchard, Marie-Pier Labrecque et Danièle Panneton ne sont qu’une partie de la troupe qui offre une performance magistrale.

Le spectateur rit à gorge déployée tout au long du spectacle. Au tout début, lorsque Pontagnac découvre que la dame qu’il suivait dans les rues de Paris est nul autre que la femme d’un ami. Au deuxième acte avec le chassé-croisé des personnages dans une chambre d’hôtel. Jusqu’à la toute fin avec un placement de produit (le chocolat Menier) qui sera  un running gag du début jusqu’à la fin de la pièce.

Une nouvelle réussite pour Normand Chouinard et son complice de toujours, Rémy Girard. Un divertissement des plus ludiques à ne pas

Louiselle Lavoie