CHICK COREA - 31 janvier 2012

De la très grande visite pour les amateurs de piano

 

La légende Chick Corea a comblé une salle bondée de connaisseurs lundi soir le 2 avril dernier au Palais MontcalmCorea, dans toute sa candeur, nous a offert une prestation mémorable et une leçon de piano comme il est rarement permis d’en voir.

 

Originaire de Chelsea au Massachusetts et résidant en Floride, ce pianiste virtuose roule sa bosse depuis plus de 45 ans. Gagnant de 15 Grammy Awards, Corea a joué avec une pléiade de grosses pointures dont Al Di Meola, Al Jarreau, Miles Davis, Herbie Hancock, Pat Metheny et Bobby McFerrin pour ne nommer que ceux-ci.

 

Comptant plus d’une centaine d’albums (il en a déjà produit 9 dans la même année!), Corea avait l’embarras du choix pour délecter ses fans.

 

Le public a d’ailleurs offert une ovation debout à l’arrivée du célèbre pianiste humblement vêtu et d’une simplicité désarmante.

 

D’emblée, Corea nous a fait partager ses influences tant jazz, classique que flamenco. Seul avec son piano (fait plutôt rare récemment), après s’être excusé de ne pas pouvoir converser en français, il a d’abord offert une pièce de son 2e album paru en 1967. Devant son public attentif, il lui demande un peu de temps pour apprivoiser le piano qu’il ne connait pas. Il improvise avec son style unique et, en un rien de temps, réussit à « hypnotiser » ses admirateurs par un son impeccable à la hauteur de la réputation du Palais Montcalm.

 

Il enchaîne ensuite, tout en nuances, avec la pièce « Past Time Paradise » de son vieil ami Stevie Wonder.

 

Continuant parmi ses influences, il nous sert une pièce du pianiste new-yorkais des années 1960, Thelonious Monk qui fut un des musiciens l’ayant le plus marqué selon lui. Sans trop attendre, il y va d’un pot-pourri de nombreux jazzmen bien connu avant de prendre une pause bien méritée.

 

Au retour, blaguant sur le fait que tout le monde soit resté pour la 2e partie, il y va d’une de ses compositions influencée par sa découverte du flamenco.

Puis, ce fut le tour du style classique avec quelques pièces des Bagatelles de Bartok. Par la suite, il enchaîne avec plusieurs petites compositions légères de son répertoire nommé « Children Songs » où il reçoit une ovation debout tant le charme opère.

 

Pour son rappel, il met la foule à contribution en séparant la salle en cinq sections ou chacune d’elles devait fredonner une note bien précise. En un rien de temps, sa prestation s’est transformée en une « chanson à répondre sans paroles » où tous et chacun ont été littéralement charmés par cette prestation pour conclure une soirée unique par un maître du piano qui a généreusement servi un menu des plus raffinés et variés.

 

Jean Deshaies