La lecture/Premier Acte - 31 janvier 2012

La lecture de mercredi, par le théâtre Contrairement, au Théâtre Premier Acte.

Mercredi. Un mot qui n'annonce rien mais qui parle pourtant, un jour qui suit son cours, comme la vie, comme les décisions qu'on prend.

Mercredi est une lecture de la jeune auteure Sara Simard. On y retrouve parmi les lecteurs de grosses têtes d'affiche, comme la comédienne de talent qu'on a pu voir dans Incendies Mélissa Desormeaux-Poulin ou encore Benoît Cliche.

Le fait est qu'ils sont tous  extrêmement doués. L'auteure prend part à cette lecture publique et elle est aussi talentueuse que les autres, même malgré un parcours qualifié d'autodidacte.

La pièce parle de destins croisés de personnes travaillant sous le toit de la même entreprise : Deschambault, la déformation d'un nom bien connu oeuvrant dans la culture, autant élitiste que populaire. On y retrouve des livres, des disques, des DVDs. Ça parle du service à la clientèle surtout. De personnages atypiques, mais à la fois si stéréotypés. Un désagréable. Une fumeuse célibataire de 30 ans qui ne vit que pour son travail. Un boss mal commode, une jeune danseuse un peu niaise... Les personnages ne sont pas confinés dans un seul rôle. Il leur arrive de jouer des clients mécontents/ à côté  de la plaque/ hautains ou méprisants. Donc les comédiens sont tous absolument polyvalents.

Mais aussi de l'artiste comédienne, qui tourne dans une pub de matelas et qui va prendre une grosse décision par rapport à sa carrière. Petit clin d'œil autobiographique à l'auteure elle-même qui a eu semble-t-il de la difficulté à se faire une place dans le monde du théâtre. Mais après ce qu'on a vu hier soir, il semble qu'elle soit sur une très belle lancée, autant sur le plan du jeu que de l'écriture.

Ce qui frappe c'est que sans aucune mise en scène, c'est-à-dire 8 personnes devant des lutrins en train de lire un texte, on est transporté dans leur monde, parce qu'ils savent vivre le texte, le partager. Ils sont tous, vraiment très talentueux. Pas besoin de fioritures ici. On lit, mais on fait passer des émotions, tous très à l'aise. Beaucoup d'humour dans cette pièce, mais aussi des moments touchants. On rit autant qu'on pleure.

C'est une prouesse, autant pour Sara Simard que pour les comédiens qu'elle a choisie de faire passer autant de choses en une lecture unique, répétons-le : sans mise en scène, sans décor.

Juste le jeu, Juste des mots savamment écrits et lus. Et on écoute.

www.premieracte.ca

Perrine Gruson