Bienvenu parmi nous - 31 janvier 2012

Le film Bienvenue parmi Nous

 

Encore un film français qui commence par « bienvenue »... Est-ce que ça laisse présager quelque chose de bon?

Je n'en suis pas sûre. Je reste à la fois touchée et perplexe.

Ce film, comédie individuelle mais non individualiste raconte l'histoire d'un homme d'une soixantaine d'années qui sombre dans une profonde dépression dont il n'arrive pas à s'extirper malgré le bonheur qui l'entoure, et sa vie, qui est loin d'être ratée. Un miracle va le sauver du suicide... L'arrivée dans sa vie d'une jeune fille également perdue. Un scénario qu'on a vu et revu. L'originalité? Et bien il n'y en a pas vraiment. Le vieil homme est incarné par Patrick Chesnais qui joue bien l'homme bourru, de méchante humeur, tellement désagréable qu'il en est parfois drôle, mais sans malice. C'est un peintre qui a eu dans sa vie beaucoup de succès mais qui ne trouve plus le goût de continuer. La jeune fille incarnée par Jeanne Lambertdont le jeu n'est pas convaincant, se retrouve dans ce mélo sentimental à jouer le rôle d'un antidépresseur.

La jeune fille, dont le physique n'est pas sans rappeler d'autres brunettes françaises est perdue également dans sa vie.

Tous les deux sont comme des personnages ayant atteint un point de non-retour dont personne ne peut les sauver, à part cette parenthèse qu'ils vivent de façon totalement pure et dénuée de toute mauvaise intention. On tombe parfois dans le cliché : la fille de 15 ans qui en fait 20 et qui parle comme une ado défavorisée ( ce qu'elle est réellement dans le film) mais qui sonne faux; la mère absente victime d'extrêmes violences conjugales dont le beau-père est l'auteur... Ça n'en finit plus.

On a déjà vu.

Pourtant, c'est touchant. Ce film transporte des ondes positives, il raconte aussi comment retrouver l'envie de vivre grâce à l'innocence d'une pré-adulte, et de l'autre côté, de la présence paternelle rassurante pour une enfant sans repères.

Bien filmé, dans une jolie France littorale et pittoresque, le traitement du sujet est léger pour des affaires graves comme la dépression ou la maltraitance. Se sauver sans médication pour Taillandier le peintre, et sans juge pour enfant pour Marylou l'ado, ce film nous montre que, peut-être, ça existe.

Le duo ne nous donne pas la foi, mais nous fait sourire.

En salle dès le 28 septembre

Perrine Gruson