K Buster - 22 janvier 2013

Le «K» Buster au Théâtre Périscope : cinéma muet, théâtre burlesque et performances surprenantes

 

La pièce Le «K» Buster est impressionnante en tout point : jeux d’acteurs très physiques à la fois tragiques et grotesques, des textes subtils qui mettent à l’avant-scène le cinéma muet et une histoire basée sur des faits vécus par l’auteur, metteur en scène et un des acteurs de la pièce, Raphaël Posadas. Vraiment, Le «K» Buster est un tour de force théâtral.

 

Cinq ans après les représentations de la pièce Le «K» Buster à Premier Acte, on comprend pourquoi la pièce s’était méritée le prix du Meilleur spectacle de la relève par Première Ovation et avait obtenu le Prix de la meilleure conception musicale aux Prix d'excellence des arts et de la culture. D’ailleurs, même si je n’avais pas eu la chance de voir la représentation en 2008, la pièce présentée au Périscope montre bien le travail qui a été effectué.

Le «K» Buster raconte l’histoire de Francis, un fan de «Buster» Keaton, cet enfant qui ne pouvait se faire mal, l’acteur muet contemporain à Lloyd et Chaplin et le cascadeur qui a notamment réalisé la scène d’une façade de maison qui tombe sur lui et dont lui, passe tout simplement par la fenêtre. Peu importe ce qu’il arrivait, il gardait une face de pierre, sans émotion, ce qui lui entraîna son surnom. Francis réalise alors son vœu le plus cher : présenter un spectacle hommage dédié à Buster Keaton. Mais quelques heures avant la première, il tombe et se réveille à l’hôpital où l’on recherche le mal qui l’habite.

Francis ainsi que Buster Keaton est joué de main de maître par Raphaël Posadas. Son jeu est physique, il roule sur le sol, fait le levier de bateau sur un coin de lit et livre de nombreux gags dont un intéressant avec un chapeau qu’il transforme. Le célèbre magicien Houdini, Chaplin et Lloyd à la fois les cinéastes du quotidien de Keaton et les médecins traitant Francis sont incarnés par Charles-Étienne Beaulne. Il offre des personnages intéressants, loufoques et bien maitrisés. Danièle Simon incarne quant à elle tous les personnages féminins. Elle est parfois sexy, drôle, gracieuse et fait vivre magnifiquement tous les personnages qu’elle interprète. Les trois comédiens enchainent des numéros muets et grotesques avec facilité.

L'univers sonore du «K» Buster a été conçu par le groupe Who are you, trio folk-rock de Québec composé de Josué Beaucage, Christian Poirier et Dominic Fournier. Cet environnement sonore, qui se veut un personnage à part entière du spectacle, a valu à Josué Beaucage le prix Bernard-Bonnier pour la meilleure conception musicale lors de la création de la pièce, à la saison 2008-2009. Cette musique agrémente magnifiquement les jeux de marionnettes et les scènes muettes ce qui ajoute beaucoup de prestance au spectacle.

Il y a aussi les éléments de décors de Julie Lévesque qui oscille entre le blanc pour l’hôpital et le noir pour le spectacle et les scènes de cinéma muet.

La compagnie sera en résidence en mars 2013 pour travailler sur sa prochaine création intitulée Sur un air de jazz acheté dans une station-service de seconde zone. Ce spectacle fait se rencontrer sur scène, entre autres, la photographie, Jean-Claude Van Damme et un sachet de thé. Une initiative qui rassemble des artistes du Québec, de la France, de la Belgique et du Burkina Faso.

En attendant, je vous conseille fortement d’aller voir la pièce Le «K» Buster au Périscope. Elle est à l’affiche jusqu’au 9 février 2013. Un spectacle à ne pas manquer.

http://theatreperiscope.qc.ca/

Valérie Côté