ADIB - 06 janvier 2013

Adib Alkhalidey, drôle et attachant

Dans un créneau devenu sa spécialité, la salle Albert-Rousseau présentait, ce mercredi 20 novembre, un humoriste. Cette fois, un humoriste que l’on peut qualifier de la relève.  Adib Alkhalidey  se produisait à la salle du CEGEP de Ste-Foy pour nous offrir son tout premier one man show intitulé « Je t’aime ».

 

Mais qui est Adib Alkhalidey? Avec un tel nom, on devine bien qu’il n’est pas nécessairement un petit roux de Chicoutimi. D’un père irakien et de mère marocaine, Adib est arrivé au Québec à l’âge de huit mois. En 2010, il sera diplômé de l'École nationale de l'humour. C’est au petit écran et comme auteur qu'il a fait ses premières armes. Il a notamment été chroniqueur à l'émission Un gars le soir. Le jeune homme à la chevelure peu commune a contribué à l’écriture de quelques spectacles dont celui de Maxim Martin.

Dans un décor minimaliste sur une scène garnie de quelques projecteurs et d’un écran n’occupant qu’une partie de la grande scène, l’humoriste nous apparaît tout sourire au son de Beau comme on s’aime de Yann Perreau.

D’entrée de jeu, il nous fait part des ses origines arabes.  Il aura tôt fait de nous amener sur le chemin de l’autodérision. Bien entendu, il nous parlera de l’abondante chevelure qui le caractérise. Il nous parlera aussi de sa cicatrice au visage, infligée dans ce qu’il qualifie de blessure du moyen âge. Le public a fortement réagi à son numéro où il raconte une conversation féminine vide de sens. Un texte où le style et l’insignifiance sont à l’honneur. 

Celui qui s’est présenté sur scène vêtu d’un t-shirt orné d’un gros cœur blanc, entretiendra tout au long de la soirée le thème de l’amour. L’amour et l’intolérance. L’amour et la colère, celle que l’on développe au volant d’une voiture. L’amour et la stupidité, celle d’une gang de gars le samedi soir à Montréal. L’amour et le mépris via les réseaux sociaux. Dans un segment hilarant, il accusera Facebook d’être la cause de la mort de la langue française. Heureusement, il y a les casques bleus de la langue française. Il nous parlera de son trop peu d’amour pour l’hiver et des cinq mois de soleil qui ne sert à rien. Que dire de l’histoire de son Japonais pas de pénis qui pète dans un sauna, ou de sa récréation marquante dans la cour d’école à cinq ans?

La mise en scène réalisé par Martin Matte est on ne peut plus simple mais elle demeure efficace.

Adib Alkhalidey est un personnage qui nous apparaît sans prétention. Son sourire et son attitude de bon gars font de celui qui a été sacré découverte de l'année au dernier gala des Olivier, un gars simple et attachant. Il est la preuve que l’on peut faire de l’humour intelligent et drôle sans provoquer ni choquer.

Comme il l’a fait, je vous invite à le suivre sur Facebook mais, attention à votre français.

Quel sympathique personnage! Un spectacle où les temps morts n'existent pas. 

Claude Gignac