Arlequin - 01 janvier 2014

ARLEQUIN, SERVITEUR DE DEUX MAÎTRES

Théâtre de la Bordée

Irrésistible, dynamique mais surtout hilarant.

Venise. Pantalone et le Dottore Lombardi discutent du mariage de leurs enfants, Clarice et Sylvio. Arrive Arlequin, valet de l’ancien promis de Clarice, Federigo Rasponi, mort récemment. Ce valet annonce l’entrée en scène de... Federigo lui-même! Branle-bas de combat chez tous les personnages et principalement chez Arlequin qui par sa maladresse sera au cœur d’intrigues entremêlées et de nombreux quiproquos hilarants.

Une programmation à la Bordée sans une commedia dell’arte avec une mise en scène de Jacques Leblanc me rendrait triste. En ce début d’année 2014 et au beau milieu d’un passage de froid polaire, cette pièce réussit à nous réchauffer, à nous faire rire et à nous faire oublier les petits et grands problèmes qui nous habitent.

La mise en scène est dynamique et contemporaine. Le décor est simple avec des touches modernes comme des graffitis qui couvrent les murs de la ville. Sans être en surnombre, les anachronismes parsemés tout au long de la pièce font rire. Les costumes sont magnifiques, les robes de Smeraldina et de Béatrice semblent aussi légères que les personnages sont frivoles. Les traditionnels masques de la commedia dell’arte sont remplacés par des maquillages et des prothèses qui accentuent les mimiques des artistes.

Cette imposante distribution de comédiens de grand talent gardent notre intérêt et notre attention jusqu’à la toute fin. De grands moments réussissent à nous surprendre et plusieurs éclats de rire fusent de la salle spontanément. Marc Auger, Charles-Étienne Beaulne, Emmanuel Bédard, Joëlle Bourdon, Frédérique Bradet, Marie-Hélène Gendreau, Jean-Michel Girouard, Simon Lepage, Maxime Perron et Patric Saucier ont chacun leur tour impressionné, fasciné ou ébloui par leurs jeux physiques. Charles-Étienne Beaulne lutte avec une lettre de façon remarquable et Emmanuel Bédard nous offre des bouilles loufoques.

Une pièce pleine d’entrain, des comédiens débordants d’énergie vous feront passer une agréable soirée. Une occasion rêvée pour initier jeunes ou moins jeunes qui ont peur que le théâtre soit trop austère.

Au théâtre de la Bordée jusqu’au 15 février 2014.

www.bordee.qc.ca

Louiselle Lavoie