Sarah Toussaint-Léveillée/Catherine Durand - 01 janvier 2014

Sarah Toussaint-Léveillé et Catherine Durand

 Entre folie et tourments

C’était plateau double ce vendredi au Théâtre Petit Champlain.  Deux auteures-compositrices-interprètes avaient donné rendez-vous aux gens de Québec.  Sarah Toussaint-Léveillé amorçait la soirée en y présentant une bonne partie de son seul et unique album La mal lunée dont le clip de la chanson titre est maintenant disponible. 

Sa voix chaude et feutrée convient parfaitement aux rythmes jazzés qui teintent plusieurs de ses pièces.  Un jazz parfumé d’un brin de folie, alimenté par un sourire moqueur omniprésent. Sur scène elle est accompagnée par l’excellent contrebassiste Alexandre Blais, avec qui elle échangera à deux reprises sa grosse quatre cordes contre sa guitare. La complicité est évidente. La simplicité de la livraison à deux sera bonifiée par de très beaux arrangements et une belle maitrise vocale.  Toussaint-Léveillé ajoute habilement des percussions « vocales » qui viennent décorer le tout. Que ses chansons soient en français, en anglais ou même parsemés d’espagnole, son message est bon et agréable. Entre ses interprétations, elle est à l’aise à échanger avec le public. Elle le fait avec un bel humour. La pomme ne tombe pas très loin du pommier.   Malheureusement les gens présents dans la salle ne semblaient pas parler le même langage.

La deuxième moitié de la soirée était l’affaire de Catherine Durand.  Elle qui compte déjà  cinq albums à sa discographie, se présentait sur la scène d’une de ses salles préférées au Québec, elle aussi appuyée par un solide musicien. À ses côtés, telle une pieuvre, Marc Papillon-Ferland usera de ses doigts, de ses mains et de ses pieds pour faire raisonner son clavier, les percussions, la guitare et le violon pour créer une ambiance propice aux textes de Durand. Des textes plus introvertis, plus tourmentés. De sa belle voix qui nous rappelle parfois certaines chanteuses de l’hexagone, s’accompagnant aux guitares acoustique et électrique, elle nous interprétera entre autres, Je vais rester, Peine perdue, écrite par son amie, l’auteure Martine Coupal, Cœur migratoire et Les murs blancs du nord, chanson titre de son dernier disque paru en 2012 et inspirée de son deuxième voyage en Islande. Elle présentera aussi L’aube t’attendra, Point de départ et Sur mon île.  Les mélodies de Catherine Durand sont puissantes et planantes. Ses chansons nous ramènent vers l’intérieur. De douces tempêtes.

Autant en première qu’en deuxième partie, les duos formés par les artistes ont su, grâce à leur grand talent, créer des atmosphères intéressantes et pertinentes. Grand dommage que le public n’était pas très « démonstratif ». Les interactions des chanteuses trouvaient écho dans une réponse qui ressemblait trop souvent à celle d’une salle vide. Pourtant, elles auraient toutes deux mérité bien plus.

Vous pourrez suivre les activités de Sarah Toussaint-Léveillé sur le sarahtl.com et celle de Catherine Durand sur son site catherinedurand.com.

Claude Gignac