Grand Corps Malade - 01 janvier 2014

 

Grand Corps Malade, Jongler avec les mots

Il y a un an, Grand Corps Malade sortait son quatrième album en carrière. Ce vendredi, il venait visiter Québec pour y présenter son spectacle Funambule. C’est plus précisément dans la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre qu’il amorcera cette nouvelle tournée en sol Québécois. Pour l’occasion, il a traversé l’Atlantique accompagné de trois excellents musiciens. 

Bien entendu, comme toute bonne tournée qui se respecte, les pièces de son dernier disque occuperont une place de choix tout au long de la soirée. Funambule est un disque plus « groovy » que ses précédents enregistrements. A certains moments, le slameur flirt avec le hip-hop. C’est d’ailleurs au son de la batterie de Patrick Ferbac que s’entamera la soirée. Les premiers mots seront ceux de Au théâtre, qui est aussi le premier extrait tiré de Funambule. Après avoir lu dans sa boule de cristal, Grand Corps Malade nous a raconté sa touchante version actualisée de Roméo et Juliette. Un peu plus tard, il nous interprétera Funambule, une chanson autobiographique où il nous dit que tout est une question d’équilibre.

Oui, le beat est omni présent et très bien livré par ses musiciens mais les grandes vedettes d’une soirée passée en compagnie de Grand Corps Malade restent les mots. Les mots qu’il manie avec un grand doigté, des mots avec lesquels il jongle à la manière d’un acrobate. Des jeux de mots, des métaphores, des histoires aux paroles ciselées à la perfection.

La musique sait se coller à ses textes livrés de sa voix caverneuse. Elle sera tantôt douce et discrète. Elle sera aussi puissante et même absente pour laisser toute  la place aux mots de son fils de quatre ans dans un charmant interrogatoire.

Tout au long de la soirée il interagi avec le public de façon fort sympathique. En duo avec sa pianiste Leslie Bourdin, ils interpréteront de superbe façon Te manquer. Après un exercice concluant de coordination avec le public, Grand Corps Malade, Fabien Marsaud de son vrai nom, conclura sa prestation avec l’histoire de sa première tournée qui le conduira aux remerciements dédiés aux gens venus l’entendre. Une ovation spontanée de toute la salle le forcera volontiers à revenir pour quelques chansons.  Lors de ce rappel, il nous interpréta entre autre, Tant que les gens font l’amour. Comme les gens ce sont encore levés pour réclamer un deuxième rappel, il a profité de l’occasion pour leur demander de rester debout et danser sur Inch’Allah une pièce à la sonorité orientale, insérée sur la réédition de son précédent disque.  Une très belle manière de conclure une excellente soirée.

Grand corps malade termine la soirée, par ce qui tend à devenir une habitude, en faisant une photo avec les spectateurs.  Il poursuivra sur les routes du Québec en s’arrêtant à Saint-Jean sur le Richelieu samedi et Gatineau mardi.

En première partie David Goudreault avait le mandat de briser la glace. Lui et son complice Sylvain Delisle ont parfaitement rempli leur mission. Le slameur québécois nous a fait une démonstration de son grand talent, très apprécié des spectateurs. Un artiste à surveiller.

Vous pouvez suivre les activités de Grand Corps Malade sur le www.grandcorpsmalade.fr et celles de David Goudeault via le www.davidgoudreault.org

.Claude Gignac