Valérie Blais - 01 janvier 2014

 

Valérie Blais,  rire entre trois murs

Vous l’avez peut-être connue dans le rôle de Rafi de la série pour enfant Cornemuse. Peut-être l’avez-vous découverte dans Tout sur moi aux côtés de Macha Limonchik et d’Éric Bernier. Peut-être au théâtre dans Appelez-moi maman, Le démon du midi ou L’amour, la mort et le Prêt-à-porter. Si non, c’est certainement dans les commerciaux de Home Dépôt que vous l’avez vue.  Ce mardi, c’est sans la présence du 4e mur que Valérie Blais rendait visite aux gens de Québec.  Dans le rôle d’une humoriste, son propre rôle, elle présentait, au Grand Théâtre, son premier One woman show.

Pour la comédienne issue de l’école de Théâtre, l'idée de devenir humoriste a lentement fait son chemin. Mais son projet a été mis en veilleuse par une maternité tardive, au bord de la retraite de ses ovaires. Valérie Blais avait 42 ans lorsque sa fille est née. Trois ans plus tard, elle s’attaque finalement à une autre vocation tardive, celle de devenir humoriste.

C’est devant un décor simple mais coloré qu’elle débutera la soirée en nous faisant la lecture de son curriculum vitae. Elle se décrira comme « La grosse », en profitera pour faire du pouce sur son poids. Voulant se trouver une « cause » pour passer à l’émission Le tricheur, elle nous racontera son expérience peu concluante de bénévolat dans un centre pour personnes âgées et de sa lutte livrée férocement avec Claudette pour lui ravir le titre de bénévole de l’année.

Elle nous parlera de son rapport avec l’argent avant de nous avouer qu’elle est très pudique. D’ailleurs, le spectacle de Valérie Blais est livré avec une certaine pudeur. Pas aussi pudique qu’elle nous le laisse croire lorsqu’elle nous parle de son malaise de parler du cul mais presque.  Un spectacle propre, sans vulgarité ni mépris et parsemé que de quelques jurons. Une livraison à contrecourant en comparaison avec la majorité des spectacles d’humour présentés par les  nouveaux humoristes issus de l’école national de l’humour.

N’ayant pas peur du ridicule, elle enfilera collant et tutu pour nous parler de la grâce.  Une démarche hilarante pour nous entretenir des talons hauts et des exigences d’être gracieuse. 

Le spectacle bien ficelé atteindra son paroxysme durant son monologue sur le conflit des générations. Le choc entre les baby-boomers qui ne comprennent rien à la technologie, les « X» qui se sentent bien seuls et les « Y » qui sont full technos et qui savent tout.

Ce spectacle, dont les textes ont été écrits par Marie-Andrée Labbé, nous aura permis de rencontrer une fille drôle et attachante. Un humour plus profond que le pipi, caca usé à la corde.  Même si à prime abord son humour très propre semble destiné à un public plus «X»et boomer, ses blagues auront atteint la cible auprès des jeunes « Y »présents.

Vous pourrez suivre Valérie Blais sur son compte facebook.

Claude Gignac