EVÉNEMENTS 2025 - 05 juin 2025
Daniel Lavoie - 04 juin 2025
Daniel Lavoie
Une grandiose sobriété
Après une première série de représentations qui lui a attiré les critiques des plus élogieuses, Daniel Lavoie poursuit sa tournée avec son spectacle Tension attention 40 ans. Il s’est arrêté au Grand Théâtre de Québec ce mercredi.
Il avait amené avec lui, le jeune auteur-compositeur interprète Louis-Julien Durso qui a assuré la première partie du spectacle accompagné de son excellente complice, la pianiste Éléonore Brin Delisle. Dans un élan très théâtral et avec une belle voix, le jeune homme nous a offert quelques-unes de ses pièces.
La tournée Tension attention 40 ans est proposée dans une version avec le band complet. Hier soir, c’est plutôt dans une version intime que Lavoie et ses partenaires se sont présentés dans la Salle Octave-Crémazie.
Accompagné de son pianiste Jean-François Groulx, du contrebassiste Mathieu Désy et des choristes Émilie Pompa et Myëlle, il débutera la soirée avec J’ai quitté mon Ile, tirée de son tout premier album, réalisé par Gilles Valiquette et paru en 1975. Il enchainera avec Jours de plaine. On se rend vite compte, que la petite quantité de musiciens sur scène ne viendra aucunement affecter la qualité du spectacle.
Lui qui se tenait bien droit devant son micro, ira s’assoir derrière son piano pour La danse du Smatte.
Les 40 ans de Tension Attention est un prétexte pour venir à la rencontre de son public, il aura fallu attendre les dernières chansons du spectacle avant d’entendre les deux seules pièces de cet album. Mais n’ayez crainte. La carrière de Lavoie est parsemée d’innombrables succès. Dans des arrangements où les magnifiques voix des choristes prennent les places laissées vacantes par certains instruments, il nous offrira Que cherche-t-elle? Les paravents chinois et une sublime version de la magnifique Je voudrais voir New-York où l’on constate que se voix est encore précise et puissante.
Les arrangements, souvent dans les teintes de jazz, redonnent une touche magique à son répertoire. Le travail de Mathieu Désy est particulièrement remarquable. Ses sensibles envolées envoutent le public qui en redemande.
Il y a 55 ans, Daniel Lavoie est venu perdre son latin au Québec. Dans une pièce qui prend les allures d’un « jam », il nous offrira Où la route mène.
Tension Attention, 40 ans est un spectacle que je qualifierais d’une Grandiose sobriété.
Les arrangements sont à la fois simples et complexes, la mise en scène est sobre sous des éclairages monochromes. Une puissante douceur.
Bien entendu, celui qui a revêtu la soutane de Frollo dans Notre-Dame de Paris plus de 1200 fois, ne pouvait pas passer à côté de ce pan de carrière. Accompagné par ses choristes, ils nous offriront une superbe version de Belle. Pour boucler la boucle, il nous fera quelques lignes de J’ai quitté mon Ile, déjà proposée en début de soirée.
Un magnifique moment. Un des très bons spectacles auquel j’ai assisté cette année.
Pour en savoir plus sur Daniel Lavoie; https://www.lavoiedaniel.com/
Claude Gignac
Murray Head - 01 juin 2025
Murray Head
Farewell Tour, pour nous faire ses adieux
Adieux ou au revoir…
Murray Head a confié au journaliste du Journal de Montréal son malaise avec l’expression Farewell. « Nous, on a une préférence en anglais pour dire farewell. Ça se traduit en québécois par adieu. C’est plus froid, plus soudain. Et ce n’est pas la même chose que farewell, qui est plus au revoir. Quoi qu’il en soit, c’est avec l’impression de le voir pour la dernière fois sur scène que j’ai assisté, ce dimanche au spectacle Farewell de Murray Head au Grand Théâtre de Québec.
Mais avant de rencontrer le chanteur anglais, c’est avec un groupe de Québec, Miles Clayton que nous avions rendez-vous. Les frères Clayton et Sheldon Miles Grenier sont venus nous interpréter quelques pièces de leur répertoire. Une indie pop mature et efficace où les frères Grenier se partagent le micro. Un son actuel et plus qu’intéressant. J’ai vraiment aimé ce groupe, qui pour moi, constituait une très belle découverte. Je suivrai certainement leur carrière à travers les réseaux sociaux.
Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Murray Head de fouler la scène de la salle Louis-Fréchette, flanqué de cinq musiciens. Il débutera son concert en nous offrant How Can a Poor man stand such times and live? Une reprise d’une chanson écrite en 1929. Il enchainera avec Boy on the bridge, tiré de l’album Say it ain’t so Joe, paru en 1975. Était-ce l’âge du chanteur ou des premières chansons mais le chanteur britannique avait régulièrement les yeux rivés à son télésouffleur pour suivre les paroles. Toujours tirées du même album, Head nous interprétera When I’m yours, She’s such a drag et Never even tought avant de chanter son premier grand succès, la pièce titre de l’album Say it ain’t so Joe? au grand plaisir de ses fans. De son propre aveu, ça n’a pas été facile. La voix faible et éraillée du chanteur lui a donné du fil à retorde, surtout en première moitié de spectacle.
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S’adressant à la foule dans un français quasi-impeccable, celui qui a un pied en Angleterre et un pied en France nous confira que plusieurs de ses chansons ont été inspirées par des enjeux politiques. Parlant de français, il nous chantera Les enfants qui jouent dont le texte, traduit dans la langue de Molière, lui semble plus sombre.
Même si Murray Head a certainement livré de meilleures performances il y a quelques années, la très grande qualité des cinq musiciens, multi-instrumentistes qui l’accompagnent compense grandement faisant de ce spectacle un très bon moment. Ce sont ces mêmes musiciens qui ont reçu une large part d’applaudissements et d’ovations. Les sublimes échanges entre le violon, les guitares, le saxophone, la basse et la batterie ont habillement appuyé la très bonne musique de Murray Head qui oscillent entre le rock, le jazz, le blues et le funk. Les pièces de Murray Head vieillissent remarquablement bien. Comme toujours, le son de la salle du Grand Théâtre était impeccable, contribuant à l’appréciation de l’expérience.
Le chanteur, icône de la musique britannique, était souriant et généreux. Par ces intéressantes anecdotes Head nous a raconté la genèse de la plupart des pièces.
Au fil de la soirée, la voix du chanteur a légèrement retrouvé son aplomb.
Au rappel, Head est entré dans la salle par une des portes de côté pour interpréter You are. Il restera en bas de la scène pour nous livrer une solide version de son succès planétaire One night in Bangkok devant une foule debout pour danser.
Vous avez manqué ce dernier rendez-vous à Québec avec Murray Head. Il vous reste encore une toute petite chance de le voir et l’entendre à l’Amphithéatre Cogéco de Trois-Rivières ce mardi 3 juin. Vous devez vous rendre au https://www.amphitheatrecogeco.com/en/news/murray-head-2025
Claude Gignac