LES FRÈRES LAFÔRET - 20 avril 2011

 

(1er avril)
        LES FRÈRES LAFORÊT
L’Anglicane
Une pièce sur les relations père-fils, écrite par des hommes, jouée par des hommes, mise en scène par un homme (vous voyez où je veux en venir) l’homme se dévoile. C’est vrai que le théâtre ne montre pas souvent l’âme masculine. L’Âme avec un grand A. Celle de la filiation avec ses aïeux, avec la nature et avec son présent.
Deux visions s’affrontent : l’aîné qui se cherche à travers ses ancêtres. Le cadet, se cherchant en se projetant vers le futur, gravissant les échelons du mercantilisme le plus sauvage. Quand un se questionne sur la vie, son sens, l’autre imagine des forêts en résine de synthèse entourées de chalets en bois rond. Caïn-Abel, Phillipe-Daniel, deux rivalités qui se termine de la même manière : par la mort au sens propre comme au figuré.
Armand Vaillancourt (le père) bien que muet, avait une présence qui pouvait se passer de mots. Patrice Dubois qui joue le fils aîné est torturé à souhait et démontre une sensibilité à fleur de peau. Dany Michaud, le fils cadet, est énergique et prétentieux, orgueilleux même.
La mise en scène est simple mais en bougeant un coffre, en utilisant un tableau ou un écran, on se promène d’un lieu à un autre. Le décor est magnifique. Un plancher de bois franc de différents couleurs et grandeurs qui nous démontrent la variété de personnes et d’arbres que nous côtoyons. Le coffre (magnifique) sert de cercueil autant que de coffre à accessoires pour voyager dans le temps et l’espace.
Malgré une prémisse qui pourrait faire peur, la pièce est bien balancée entre les moments touchants et les moments plus légers. Une pièce remplie d’émotion, qui fait réfléchir sur les priorités de la vie. À voir!
Louiselle Lavoie