La cage aux folles - 20 avril 2011

 

 (21 septembre 2011)
 
La Cage aux folles ou quand les rires fusent de partout
Théâtre Capitole
 
C’était soir de première au Théâtre Capitole et la production avait mis le paquet. Plusieurs drag queens de Québec dont Réglisse et La Gladu faisaient l’animation et l’accueil de la salle ce qui annonçait déjà une sublime soirée. On ajoutait à cela des cosmopolitans gratuits et le public était presque déjà conquis. Pourtant, toute la magie de la soirée a belle et bien débutée alors que les comédiens sont arrivés sur scène. Rarement a-t-on la chance de voir une pièce de théâtre qui nous fera rire à s’en décrocher les mâchoires, c’est tout de même ce qu’ont réussi Benoît Brière et Alain Zouvi accompagné de leur troupe avec la pièce La cage aux folles mise en scène par Normand Chouinard. Un pur moment de détente, de rires et du plaisir assuré pendant près de trois heures.
 
Pour mettre en contexte, écrite en 1973 par Jean Poiret, la pièce La cage aux folles raconte l’histoire d’Albin (Benoit Brière) et son conjoint Georges (Alain Zouvi), ensemble depuis 15 ans, qui sont les propriétaires d’un cabaret de danseurs travestis nommé La cage aux folles. Albin y performe à titre d’artiste principal sous le nom de Zaza Napoli. Un soir, le fils de Georges, Laurent (interprété par le fils d’Alain Zouvi soit Frédéric Millaire-Zouvi) arrive à l’appartement et annonce à son père qu’il va se marier avec Muriel (Stéphanie M. Germain). Pour ne pas brusquer la belle-famille ultraconservatrice, qu’il a invitée a passé quelques jours dans l’appartement, Laurent demande à son père de changer son décor et ses manières efféminées afin de créer l’illusion d’une petite famille parfaite et religieuse et ce en quatre jours. S’en suit une multitude de qui propos et d’événements plus loufoques les uns que les autres, car il est si difficile de cacher qui l’on est vraiment.
 
Tous les comédiens ont joué de façon exceptionnelle, mais le duo Benoît Brière et Alain Zouvi ont véritablement joué de manière mémorable. Un pur délice de voir Benoît Brière dans le rôle d’un Alvin aux manières caricaturales des plus loufoques, du grand art sans contredit. Et que dire d’Alain Zouvi et de sa maîtrise de son personnage, des moments inoubliables.
 
Le décor a vraiment été réalisé de mains de maître et s’harmonisent agréablement à la pièce. Il y a tout d’abord la version appartement de style cabaret avec sa porte avec des fesses d’hommes moulés, un long banc avec un pénis en coussin, des boas de plumes partout, des photographies de Zaza Napoli en spectacle, une coiffeuse avec une tête de mannequin pour les perruques. Lorsqu’il y a un spectacle de présenté, le fond tourne et fait place à des rideaux. En deuxième partie, lors de la rencontre des beaux-parents, le décor est alors complètement changé : un gros crucifix était accroché devant un rideau noir qui cachait la porte de fesses, dans le coin, une statue de la vierge a été placée, un prie-Dieu et une affiche du pape a aussi été apposé ainsi qu’une table noire avec des chaises. Autant le décor était rose et chatoyant au début autant il était terne et noire à la fin, le contraste était des plus flagrants.
 
En sortant, j’avais un point dans le ventre tellement j’avais ris. Les mimiques et les répliques de Benoît Brière, toutes plus drôles et cinglantes les unes que les autres, me resteront collées dans la tête des jours durant. Un spectacle à ne pas manquer.
Il est à l’affiche jusqu’au 16 octobre, si vous n’avez qu’un seul spectacle de théâtre à voir cette année, je vous le conseille sans hésiter.
 
Valérie Côté

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