PATRICE MICHAUD - 01 janvier 2014

Patrice Michaud, à proximité

L’auteur-compositeur-interprète Gaspésien Patrice Michaud était à Québec ce samedi. C’est à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec qu’il avait donné rendez-vous à son public. 

Celui qui a reçu plusieurs distinctions lors de son passage au Festival en chanson de Petite-Vallée en 2008 et qui a été consacré grand lauréat du Festival international de la chanson de Granby en 2009 venait nous présenter le fruit de son tout dernier enregistrement  paru il y a quelques semaines.

Tout au long de la soirée nous aurons le bonheur d’entendre la presque totalité de l’excellent album Le feu de chaque jour.  Comme pour le disque, il débutera avec Des cowboys, des indiens. Il fera une brève incursion dans son premier album livré en 2011 avec On fait comme si.  Patrice Michaud tisse rapidement un lien solide avec son public réuni dans une salle qui s’y prête bien.  Dans des interventions drôles, le poète a un talent indéniable de conteur.  Il nous parle d’une première aventure amoureuse dans une Monte Carlo.  Il nous présentera son grand-père dont la chevelure parfaite et son amour pour la musique country l’auront inspiré. Ayant étudié et abandonné ses études en littérature à l’Université Laval, Michaud est certainement un homme de lettres, un homme de mots.  Mais il est aussi un homme de chiffre. Ayant grandi en face du treizième poteau de téléphone de la rue Labrie, à Cap-Chat, en Gaspésie, Michaud nous confie qu’il était à 473 pieds de son éveil sexuel. Hé oui, le « câble » s’arrêtait à cette distance de chez lui, l’empêchant de pouvoir écouter «Bleu nuit» le samedi soir.  Il a été contraint de se rabattre sur les catalogues Sears afin de s’initier à la femme.  Il nous a fait rire à plusieurs reprises, notamment quand il nous a avoué qu’il croyait que les bâtiments coniques du ministère des transports en bordure de la 132 étaient des réserves indiennes.  Il nous raconte comment il a appris, 350 Km plus loin, via son téléphone,  que sa femme était enceinte. Il en profitera pour composer la très belle Deux lignes rouges.  Avant de terminer la première partie, le batteur Marc Chartrain a agrippé sa caisse claire et est venu rejoindre le guitariste Simon Pedneault et le bassiste Mark Hébert autour de Michaud pour nous livrer Le crash du Concorde dans un élan de rock ‘n roll qui a fait lever le public.

Dans un folk rock très intéressant, la plume de Patrice Michaud dessine l’amour, la vie et ses aventures dans une poésie d’une grande beauté.  En seconde partie, après avoir chanté la touchante Des hommes ordinaires, Salomé Leclerc s’est amenée sur scène pour interpréter avec Michaud Le triangle des Bermudes  avant de poursuivre avec la pièce titre de son dernier disque, le succès Le feu de chaque jour et conclure avec Mécanique générale.

Le public aura énergiquement sollicité un rappel qui nous aura notamment donné droit à Les aurores de Mara Tremblay.  Mais, les gens en ont redemandé. Pour son premier 2e rappel à vie, le sympathique Gaspésien nous aura « improvisé» Cahier Canada.

A sa sortie de scène, Patrice Michaud a levé ses deux pouces en signe de bonheur et de remerciement. Une histoire d’amour est née ce soir entre le public de Québec et Patrice Michaud. Le grand Cap-Chatien poursuit sa tournée en province avec notamment un passage à Montréal le 10 avril et à Jonquière le 9 mai.  Pour plus d’informations, consultez le patricemichaud.ca

Claude Gignac