DARAN - 16 janvier 2016

 

«Daran - À deux pas de son monde»

Depuis la sortie de l’album «Le monde perdu» en octobre 2014 Daran multiplie les concerts entre le Québec et l’Europe.  Samedi soir, c’est à La Grange du Presbytère de Stoneham qu’il a fait voyager ses guitares. Une petite salle chaleureuse au cachet d’antan, remplie à pleine capacité, quatre vingt-dix fans étaient au rendez-vous.  C’est là, à la Grange du Presbytère que le mot intime prend toute sa signification.

Un éclairage minimaliste, Daran se faufile jusqu’au coin de la salle qui lui est réservé.  Un silence religieux, des images monochromes sur grand écran, l’œuvre de Geneviève Gendron se dessine, des routes, encore des routes, une vieille roulotte, quelques accords  et la magie au cœur du monde perdu prend son envol.

Pour réaliser cet exercice visuel incomparable, la plate-forme informatique n’existait pas. À la demande de Daran, Serge Maheux a produit un logiciel pour permettre le mariage entre les images, la musique et les magnifiques dessins de Geneviève Gendron.    Sur un grand écran, qui rempli l’espace, on se laisse emporter par «Gens du voyage», le premier titre du dernier album. D’un claquement de doigts, Daran allume le réverbère, dernière image de la chanson et voilà, le public est conquis.  Il enchaine avec «Belle comme» tiré de l’album «Le petit peuple du bitume»  où la guitare électrique semble se marier aux émotions que portent cette chanson.

Le monde perdu c’est l’exil, la mondialisation mais aussi le renouveau et l’espoir.  Des textes puissants de son fidèle et principal collaborateur Pierre-Yves Lebert. Seules les guitares, l’harmonica et une légère touche d’échantillonnage pour habiller les chansons et la voix puissante et superbe de Daran.  Un artiste discret, autant les textes sont forts et porteurs de messages, autant Daran ne s’épanche pas dans de longs discours.  Tout le concert, il est assis entouré d’un portable et de ses guitares et malgré tout, il est complètement là. 

Québécois d’adoption depuis 5 ans, c’est fièrement que Daran nous annonce qu’il est aussi citoyen canadien depuis novembre.

Au cours de la soirée, il fera le tour de son dernier album, et nous offre un moment plus éclaté grâce à quelques titres des albums précédents «Dormir dehors» et l’électrique «Olivia».

Au rappel, Daran puise au cœur de la sensibilité pour revisiter «Une sorte d’église» de l’album «Pêcheur de pierres».  De sa voix qui fait vibrer les mots, «je veux te respirer, te vivre et vivre en toi, et croire qu’avant nous tout ça n’existait pas»… absolument parfait cette «nouvelle ancienne»  chanson!   Il termine la soirée avec la touchante lettre d’amour «Pas peur».

Le charme et la proximité de la salle, le défi graphique de Geneviève Gendron magnifiquement harmonisé à l’œuvre de Daran ont porté cette soirée à un niveau artistique de très grande qualité.  Une soirée magique ! Un concert sans faille, l’espace d’un moment, on aurait pu croire qu’il était venu chanter juste pour nous… dans l’intimité du chalet.

Pour connaître les détails de sa tournée, www.daran.ca et aussi via sa page Facebook.

Pour savoir la programmation de la Grange du presbytère àa Stoneham visitez http://www.cantonsculture.org

Lucie Monaghan