Bobby Bazini - 06 novembre 2025
Bobby Bazini
Seul au cinéma
Peut-être qu’on a entendu moins parler de Bobby Bazini ces dernières années. Pourtant, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Mont-Laurier n’a cessé de faire paraitre régulièrement d’excellents albums depuis son tout premier enregistrement, Better in Time, sorti en 2010, certifié Platine au Canada.
Ce jeudi, il a déposé sa guitare sur les planches du Théâtre Capitole pour nous présenter son concert Seul au Cinéma.
Seul au cinéma, dans une sonorité qui rappelle beaucoup l’univers de Daniel Bélanger, est le premier album francophone de Bazini en quinze ans de carrière. C’est comme neuf courts-métrages racontant une quête d’identité imaginée lors d’une journée passée à errer seul dans un cinéma, passant de salle en salle sans savoir ce qui l’attendait.
Comme lorsque l’on entre au cinéma, Bobby Bazini est entré discrètement sur scène comme pour ne pas nous déranger. Comme pour son dernier enregistrement, il ouvre la soirée avec Février et le mauve et Rouler en août. Il poursuivra avec Partir avant la fin et Le jour est morne, quatre excellentes pièces qui nous plongent confortablement dans notre fauteuil pour écouter et apprécier sa musique.
Puis, il troquera sa guitare acoustique pour sa guitare électrique afin de nous faire surfer dans son doux univers blues, en survolant Better in time parue en 2010, Where I belong en 2014 et Summer is gone sortie en 2016.
Il y a trois ans, il a rencontré le réalisateur Connor Seidel qui habite à quelques pas de chez lui. Ensemble, ils concocteront l’album Pearl, le EP Stone of June. Il nous offrira d’ailleurs la pièce titre du premier et Green morning tiré de son EP. Des pièces « plus libres » loin des obligations de son ancienne maison de disque multinationale.
Cette aventure conduira Bobby Bazini à redevenir un peu Bobby Bazinet et de retourner à sa langue maternelle pour son tout dernier album. Une quête qui m’a personnellement charmée dès la première écoute et écoutée en toutes occasions ces dernières semaines.




J’avais vraiment hâte de revoir Bazini sur scène et je n’ai pas été déçu. Sa voix rauque et unique qui va si bien au blues colle tout aussi bien à son nouveau répertoire francophone. Dans un son impeccable, la voix d’Odessa Pagé vient bien appuyer celle de son amoureux avec qui elle partage sa vie depuis déjà plusieurs années.
Dépourvu de ses complices, il nous fera une version épurée de son tout premier succès I wonder.
Il nous offrira plus tard un autre succès Take it Out on Me et la très belle chanson Leonard Cohen. Living Again, avec la complicité de l’excellent Julien Fillion au saxophone, comptait aussi parmi les moments forts de la soirée.
Les éclairages étaient monochromes passant du vert au rouge au bleu, laissant trop souvent Bazini et ses musiciens se noyer dans l’obscurité d’un vieux bar blues enfumé.
Le public, assez timide, était confortablement assis comme au cinéma à apprécier cette belle trame sonore de films aux titres inconnus.
Au rappel, il nous proposera C’est la vie et Élégance solitude qui nous bercera jusqu’à la fin de cet excellent mais trop court métrage.
Seul au cinéma doit absolument être ajouté à votre liste de lecture.
Bobby Bazini poursuivra sa tournée avec plusieurs dates inscrites à son agenda en 2026. Au printemps, il transportera sa guitare dans l’ouest du pays pour plusieurs prestations en version acoustique. Pour en savoir plus, https://bobbybazini.com
Claude Gignac