Où vont les âmes - 12 novembre 2025

Où vont les âmes — Un petit bijou de sensibilité et de vérité

C’était soir de première au Clap de Ste Foy pour le film Où vont les âmes, premier long métrage signé Brigitte Poupart, et je dois dire que c’est un véritable petit bijou. Un film d’une grande délicatesse, d’un réalisme bouleversant, fait avec énormément de respect.

 Synopsis

Anna a dix-huit ans, elle demande l’aide médicale à mourir. La date qu’elle s'impose ne lui donne que quinze jours pour accomplir son souhait de revoir ses demi-sœurs avant de s’éteindre

Le jeu des acteurs est tout simplement magnifique.
Sarah Monpetit, dans le rôle d’Anna, nous touche en plein cœur. Dans ses grands yeux, on lit la détermination, la douleur et le profond désir d’arrêter de souffrir.
Sylvie Testud, dans le rôle de Sylvie, sa mère, nous bouleverse à son tour : dans ses yeux, on sent la tristesse, l’impuissance et tout l’amour d’une mère qui aurait voulu prendre la douleur de sa fille à sa place.

Juliane Côté et Monia Chokri, qui incarnent ses demi-sœurs Ève et Éléonore, livrent des performances sincères et nuancées. Elles n’éprouvent pas les mêmes sentiments, mais leur affection pour Anna se manifeste chacune à leur façon. Et que dire de Micheline Lanctôt, toujours aussi juste et vraie, même dans ses brèves apparitions.

Fabiola Nyrva Aladin, dans le rôle de Jacinthe, celle qui accompagne Anna dans son dernier souffle, offre une scène d’une douceur désarmante. Ses mots  « Tu es courageuse, tu as mérité le droit de te reposer » viennent apaiser autant les personnages que les spectateurs.

Fragilité, sensibilité, amour, culpabilité, force et impuissance : tout se mêle dans ce film profondément humain. L’imagination, parfois, est plus cruelle que la vérité… et Où vont les âmes nous le rappelle avec une justesse rare.

Le son, les images et les textes se marient à merveille. Chaque plan, chaque mot semble choisi avec soin. Brigitte Poupart signe ici une œuvre sensible, intelligente, qui démystifie avec tact et compassion l’aide médicale à mourir.

Sur son urne, Anna voulait qu’on écrive : « J’ai été aimée. »
Et c’est sans doute ce que ce film nous laisse en tête  la conviction qu’aimer, jusqu’au bout, c’est aussi savoir laisser partir.

Personne ne sait où vont les âmes, mais après ce film, on espère sincèrement qu’elles nous entendent. 

En salle le 14 novembre 

Allez le voir!

Lyne LaRoche