Les femmes savantes - 31 janvier 2012

 (13 novembre)

LES FEMMES SAVANTES

Albert Rousseau

Que faire contre une mère entichée d’un pseudo-poète et qui veut, en plus, vous le faire épouser ? C’est le problème d’Henriette, que sa mère, l’impérieuse Philaminthe, veut marier à Trissotin, un vieux scribouilleur de sixième ordre vaguement repoussant. Henriette se sent perdue au sein des femmes de sa famille qui ont rejeté les bons plaisirs de la vie au profit de félicités intellectuelles de qualité douteuse. Car, en plus de sa mère, elle a contre elle sa soeur Armande et sa tante Bélise — une délirante fêlée qui ne veut rien savoir des hommes tout en étant persuadée qu’ils sont tous épris d’elle. Et Chrysale, son père, plutôt mou, a depuis longtemps baissé les bras… Fourberies, cocasseries, tartufferies, rien ne nous sera épargné !

La pièce débute au son du clavecin nous enveloppant dans l’ambiance du 17e siècle, mais le décor nous ramène à un temps plus moderne, les années ‘50. Le contraste se poursuit jusqu’à la toute fin. Les costumes sont du 20e siècle (mention spéciale à la robe de Sylvie Léonard) mais le langage du 17e. Il faut dire que dans les années ‘50 la femme était encore reléguée aux tâches ménagères. Cela démontre que l’évolution du statut de la femme n’a pas évolué aussi vite que les femmes le désiraient.

L’action se déroule devant un château et le décor avec un minimum d’accessoire nous fait bien sentir l’opulence de la famille. Les projections vidéo sur le grand écran du fond nous ramènent aux sentiments des jeunes protagonistes.

Les acteurs incarnent bien leurs personnages. Henri Chassé, Carl Béchard et Bruno Marcil tirent leur épingle du jeu. Les deux valets (Samuel Roy et Nicolas Boivin-Gravel) nous offrent deux performances de jongleries amusantes.

Une pièce accessible malgré les alexandrins. Une critique de la société qui nous rappelle l’importance d’être vigilant malgré tous nos acquis. Une performance remarquable de comédiens aguerris, à voir pour une soirée  agréable.

Louiselle Lavoie